Les privatisations sont inéluctables

Publié le par erreipg

La fonction publique et les entreprises publiques, certes moins stressantes que le privé, ne rendent pas leur personnel heureux. Je les connais très bien, je travaille dans le privé depuis vingt ans cinq mais mon entreprise fait plus de 50 % de son CA précisément avec des entreprises publiques comme clientes. On y rencontre des hauts cadres (souvent polytechniciens) qui s'em…toute la journée, des ateliers de maintenance totalement désœuvrés, des gens démotivés qui ont renoncé à se battre contre les lourdeurs internes, des locaux souvent peu reluisants, une organisation sclérosée si ce n'est ubuesque, etc.. De quoi donner le bourdon.

Pour être honnête, il y a aussi des bosseurs et de gens compétents dans les entreprise publiques. Si je me risquais à une évaluation, je dirais que 50 % font leur boulot correctement, 30 % mériteraient de sévères mises en garde et 20 % mériteraient d'être lourdés sur le champs. Ces deux dernières éventualités relevant de la fiction avec l'Etat-patron.

Dans le privé, on trouve aussi des incompétents et des glandeurs mais sans doute 3 ou 4 fois moins en proportion et le lourdage n'est pas une hypothèse d'école. Il y a toujours l'épée de Damoclès : la boîte doit tourner. Mais enfin, même si on y est stressé, on ne s'y ennuie pas, on est obligé d'actionner ses méninges et le reste...et en final, c'est plutôt un bon antidépresseur.

Ne revenons pas sur les raisons qui font que l'Etat est un mauvais patron, aujourd'hui, cette idée est admise partout dans le monde par les gens de bonne foi. D'où la nécessité de privatiser TOUS les acteurs économiques en situation de concurrence commerciale. Pourquoi TOUS, parce qu'il est en effet impensable que des entreprises de statut différent soient en compétition dans un domaine donné, certaines sous la bulle protectrice de l'Etat, les autres exposées en plein champ de bataille, sans protection.

C'est pour cela que l'EU fait la chasse à la concurrence déloyale et n'admet pas qu'un Etat soit derrière une entreprise. Exemple : est-il admissible pour les Italiens de voir leur électricien national racheté par EDF, laquelle jusqu'à maintenant, soutenue par l'Etat, ne risquait pas la faillite quelles que soient les erreurs qu'elle pouvait commettre ?  (Je ne sache pas qu'elle en ait fait de grosses ; j'aurais dû prendre l'exemple du Crédit Lyonnais…). La réponse est Non. La privatisation de toutes les activités commerciales concurrentielles est donc inéluctable. Plutôt que de la combattre par des actions perdues d'avance, mieux vaudrait l'accompagner intelligemment.

On pourrait aussi boucler les frontières et décréter l'autarcie selon l'ancien modèle albanais… 

Publié dans Economie

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